Dans le séminaire du 18 septembre du CRM 801 du diplôme de 2e cycle en Communication appliquée de l’Université de Sherbrooke , nous avons abordé la planification stratégique en relations publiques . Voici en complément, quelques éléments de contexte sur le sujet suivi d’un point d’échange avec mes étudiants. Bonne lecture et vos commentaires sont les bienvenus dans cette discussion avec mes étudiants.
Qu’est-ce qu’une stratégie de relations publiques ?
Dans le vocabulaire des relations publiques, avec mes collègues du certificat de relations publiques de l’Université de Montréal, nous avançons qu’une stratégie de relations publiques est souvent confondue avec les moyens de communication.
En bref, une stratégie de relations publiques concerne généralement l’un des éléments suivants :
- Un processus de communication à suivre
- Une ligne directrice d’une action de communication
- Une orientation d’intervention
- Des façons de faire cohérentes qui répondent à des objectifs de communication et qui précèdent la mise en œuvre de moyens de communication
Une stratégie de relations publiques constitue la façon, voire l’approche qu’on privilégie pour résoudre ou atténuer les effets d’une problématique de communication. De surcroît, la stratégie de relations publiques doit être modelée sur les objectifs et adaptée au profil, aux attentes et aux préoccupations des publics visés.
Avant les grands moyens
Avant de se lancer dans la production de moyens de communication, la stratégie de relations publiques doit impérativement déterminer les publics cibles à interpeller, définir les objectifs de communication à atteindre (notoriété, image ou comportement), spécifier l’axe de communication à suivre, préciser les messages à transmettre, déterminer les moyens à utiliser pour transmettre ces messages, fixer le momentum idéal pour mettre en œuvre ladite stratégie, et préciser l’échéancier de déploiement à respecter.
Stratégie globale versus stratégie spécifique
Autre considération importante et qui souvent préoccupe davantage le client d’un professionnel des relations publiques, une stratégie de communication peut se décliner en stratégies spécifiques : stratégie de communication financière, de communication institutionnelle, de relations publiques, de relations de presse, de relations publiques marketing, de communication directe, etc. Il arrive fréquemment que le client s’attarde uniquement à une stratégie spécifique parce qu’il en est imputable sans tenir compte de la stratégie globale de l’organisation dont il est membre. C’est au professionnel des relations publiques de s’assurer de cette intégration des stratégies de relations publiques.
Un seul positionnement institutionnel à la fois
En supposant qu’ il est important que les organisations disposent de message clair de leurs positionnements dans l’espace public afin de ne pas diluer d’information ou générer de la confusion. Qu’en 2013, nos organisations et leurs publics évoluent dans un contexte hypermédiatisé, les citoyens sont confrontés à plusieurs sources d’information, voire de désinformation. Il devient alors difficile pour le récepteur (une personne) de recevoir plusieurs messages différents sur une pluralité de sujets. C’est pourquoi pour se distinguer et répondre aux attentes de ses publics, une organisation gagne à émettre un seul positionnement institutionnel à la fois. Ce message central devient l’armature de l’ensemble de la communication organisationnelle.
Le mode dialogique selon le contexte
Il est important pour le praticien des relations publiques de se rappeler que l’axe de communication et le message moteur ne sont utilisés que pour la diffusion concertée d’informations institutionnelles et non comme balises aux échanges relationnels avec les diverses parties prenantes de l’organisation. Ces échanges doivent être établis non seulement sur les éléments d’information que l’organisation souhaite diffuser, mais aussi en fonction des besoins d’information exprimés donc mesurés par ses différents interlocuteurs. (Maisonneuve, 2010)
Entre-nous
En vous référant aux conditions susmentionnées, quelles variables de planification sont à prioriser pour l’élaboration d’un plan d’intervention en relations publiques ? Le but recherché dans ces commentaires est de se doter d’une liste de variables à la fois pour élaborer et évaluer des plans d’intervention en relations publiques. Comme nous serons plusieurs personnes à suggérer des variables, chaque étudiant s’en tient à documenter une variable que vous jugez essentielle, exemple l’angle d’un message, le budget, les chances de rejoindre la cible, etc. Proposez un exemple au besoin et une excellente source à consulter avant de rédiger votre commentaire: le chapitre 4 Strategy Application, Managing Influence (Coombs, W. E.T. Holladay, 2010).
Vocabulaire des relations publiques
Au sujet du vocabulaire des relations publiques, dans le cadre du cours REP3101 – Recherche et évaluation des actions (automne 2008), mes étudiants ont réalisé un premier déblayage conceptuel en vue de la publication de la première phase du Vocabulaire des relations publiques. Ce vocabulaire des relations publiques a ensuite été édité avec mes collègues Patrice Leroux, ARP, responsable du Certificat de relations publiques, Abdellah El Mzem, Serge Leclerc, chargés de cours et il est devenu une référence dans l’industrie des communications. La deuxième phase de ce vocabulaire est en préparation.
Edouard Sylvestre
/ 23 septembre 2013Dans l’élaboration d’une stratégie de relations publiques, le simple fait de suivre les étapes est essentiel et chacune de ces étapes a une importance dans la réussite de la stratégie de relations publiques. Les relations publiques sont à bâtir, il est donc nécessaire pour un spécialiste en relations publiques de faire les recherches nécessaires à l’élaboration d’un plan d’action. Ces recherches sont, à propos de l’organisation qui fait appel au service d’un spécialiste en relations publiques, à propos de son environnement, de ses objectifs spécifiques et globaux, de son réseau d’influence, à propos des opportunités ou des problèmes qui pourraient survenir. Ce qui devrait être une priorité dans l’élaboration d’un plan d’intervention en relations publiques sont l’établissement des objectifs résultats de concert avec les objectifs globaux. En suivant ces objectifs globaux, il devient plus aisé de définir les objectifs spécifiques aux relations publiques.
Tous les éléments stratégiques découlent des objectifs de résultat qui sont établis dans les balbutiements de l’élaboration de la stratégie. Il est donc pour moi évident qu’il est essentiel de prioriser les fondations et non le choix de la couleur des rideaux. Comme plus tôt mentionnées, les relations publiques sont à bâtir. On ne peut pas établir un budget sans savoir ce que nous voulons accomplir, on ne peut établir l’angle d’un message si on ne connaît le genre de message que nous voulons faire passer. Certes, toutes les étapes sont importantes, mais il ne faut jamais sous-estimé l’aspect hiérarchique du concept d’étape. Pour conclure, le principe d’entonnoir dans l’établissement d’une stratégie en relations publiques est essentiel, il est donc important de toujours mettre les objectifs de relations publiques au service des objectifs globaux de l’organisation. Cette façon de procéder permet aussi une cohérence dans le processus ainsi qu’une cohérence dans le message de l’organisation.
guylitalien
/ 25 septembre 2013En effet, cette idée de l’entonnoir de focaliser l’action sur les intentions de l’organisation. Une chose cependant à ne jamais perdre de vue, les attentes des publics. Nous avons l’opportunité avec les technologies de l’information de faire vivre un modèle dialogique de la communication donc d’inclure dans ce principe de l’entonnoir non seulement les objectifs globaux de l’organisation mais aussi ceux des parties prenantes. Bien entendu, si le contexte l’exige.
Jarifa L. Ferrufino
/ 23 septembre 2013La stratégie, c’est la ligne directrice d’un plan de communication. Après qu’on sache OÙ on veut aller (goal, point A au point B), la stratégie indique QUOI, qu’est-ce que je veux faire pour atteindre les objectifs. Par la suite, les moyens indiquent COMMENT je vais les atteindre.
Avant tout, avant d’élaborer une stratégie, il faut se poser les questions initiales :
-Situation initiale : Où sommes-nous? (Problématique, contexte, le point A)
-Où veut-on s’en aller? (Objectifs SMART, le point B)
-Que va-t-on faire? (stratégie)
-Comment va-t-on le faire? (moyens)
-A-t-on atteint le point B, c’est-à-dire, les objectifs? (évaluation, en anglais Outcome)
-Va-t-on maintenir cette tangente? (Outflow)
Les moyens de communication sont les méthodes ou activités qui seront utilisées pour appliquer la stratégie. Ces méthodes doivent appuyer la ligne directrice des stratégies comme les stratégies doivent appuyer celle des objectifs.
La clé du succès pour un plan de communication s’appuie sur trois actions :
-Comprendre (recherche initiale)
-Surveiller le déroulement de l’application du plan (monitoring)
-Mesurer les résultats (l’évaluation)
Je me rappelle, un de mes professeurs m’a dit à la blague forcément mais avec une vérité certaine que les relations avec ses publiques (dans son utilisation correcte VS le terme inapproprié « relations publiques) étaient comme un GPS : On se demande où est notre public et où voulons nous les emmener. Rappelons-nous que même le meilleur GPS au monde est imparfait, il en va de même pour les RP.
guylitalien
/ 25 septembre 2013Belle analogie que ce GPS, il faut cependant s’assurer de sa mise-à-jour puisqu’aujourd’hui l’instantanéité des communications ajoute une exigence dans la vigie des relations publiques celle d’écouter en continu et dans ce domaine, les outils de vigie offerts par les fournisseurs de l’industrie sont davantage pensés pour la communication marketing que les relations publiques. Nous sommes loin de la perfection. À suivre au cours du 25 septembre.
alexandratardif
/ 24 septembre 2013« Nous mettons l’accent sur deux points qu’il est absolument essentiel de retenir pour que le message porte, autrement dit pour qu’il soit efficace. […] Il faut d’abord se dire qu’on est en train de communiquer, donc qu’il faut tenir compte de l’autre, de ses intérêts, de ses dispositions, de sa condition culturelle et sociale. »
Voici le premier principe que l’on retrouve dans le chapitre « les conditions d’efficacité de toute rédaction de communications publiques » du livre de Jean Dumas, Séduire par les mots.
Dans l’élaboration d’un plan stratégique en relations publiques, l’étape où nous devons déterminer notre public cible est primordiale. Les variables que j’appellerais culturel local ou origine ethnique doivent être prises en compte pour bien cibler notre public. Ces variables nous permettent de mieux connaître l’audience ciblée, mais elles peuvent aussi déterminer le reste de notre planification stratégique; les moyens utilisés pour atteindre nos objectifs.
Les statistiques d’immigration Canada démontrent que la région administration de Montréal est le principal lieu d’accueil des nouveaux arrivants avec plus de sept immigrants sur dix soit 71,4 % qui sont arrivés au Québec entre 2008 et 2012. La Capitale nationale, quant à elle, s’y chiffre à 4,7 %. Par cela, je comprends qu’une entreprise s’exerçant dans le même secteur d’activité ne peut établir une stratégie de relations publiques de la même façon. Les moyens utilisés dans une planification stratégique ne seront pas les mêmes si une entreprise s’adresse majoritaire à une culture locale qui partage les valeurs, la même religion et la même langue d’origine qu’une entreprise qui s’adresse à une population variante où cohabite plusieurs groupes multiethniques.
guylitalien
/ 25 septembre 2013En effet Alexandra, il faut bien prendre garde d’appliquer des moyens uniformément d’un plan d’intervention à un autre. Il est essentiel de prendre en compte non seulement son efficience mais surtout l’utilité pour le destinataire.
Valérie De Gagné
/ 24 septembre 2013Elle est parfois perçue, à tort, comme étant l’ultime étape d’un plan d’intervention en relations publiques. Elle est souvent négligée, faute de temps et de moyens. Mais sa réalisation est essentielle afin de bien mesurer l’efficacité d’une campagne.
L’évaluation.
À l’instar des autres fonctions d’une structure organisationnelle, les départements de relations publiques doivent se doter d’outils pouvant démontrer de façon factuelle la valeur de leurs interventions pour une organisation. Les dirigeants s’attendent à pouvoir mesurer tangiblement le retour sur leurs investissements (ROI) en matière de relations publiques. Plus les résultats sont probants, plus les relations publiques se tailleront une place de choix au cœur des processus décisionnels.
Un plan d’intervention en relations publiques se divise en cinq étapes clés :
• L’analyse de l’environnement de l’organisation;
• La recherche d’informations spécifiques;
• La planification (objectifs, stratégies);
• La conception, l’exécution et la diffusion du message;
• L’évaluation.
Nous savons que les relations publiques sont efficaces et rentables lorsqu’elles permettent l’atteinte d’objectifs et le maintien de relations réussies avec les publics d’une organisation (Grunig, Grunig et Dozier, 2002, p.92). Pour ce faire, les étapes mentionnées ci-haut doivent être réalisées en interdépendance pour pouvoir en constater le succès. À titre d’exemple, la définition d’objectifs Spécifique, Mesurable, Accepté, Réaliste et Temporel, sera possible grâce à une analyse globale de la situation et une recherche plus spécifiques quant aux problématiques ou opportunités. Ces objectifs guideront ensuite les orientations à prendre, ainsi que les moyens à utiliser et les messages à transmettre. Advenant l’absence d’objectifs bien définit, une évaluation efficace ne pourra être réalisée.
Par ailleurs, l’évaluation ne pourra jouer son plein rôle que si elle est partie intégrante des diverses étapes de réalisation du plan d’intervention en relations publiques (Broom, 2009 ; Fairchild, 2000).
Plusieurs spécialistes se sont penchés sur l’élaboration d’indicateurs permettant d’évaluer une prestation de services en relations publiques. Dans «Les relations publiques dans une société en mouvance» chapitre 9, p. 346, BÉRUBÉ, P. et Litalien, une recension des études permet la proposition d’une structure d’évaluation aux relationnistes. Les sources d’indicateurs énumérés dans cette structure peuvent contribuer à recueillir toutes les informations nécessaires à l’analyse précise d’une campagne, permettant ainsi une prise de décisions éclairée quant à la suite des choses, un ajustement au besoin, et l’évaluation du retour sur l’investissement.
Récemment, une gestion de crise dans le cadre de mon travail m’a fait réaliser l’importance de l’évaluation intégrée out au long de la mise en œuvre d’un plan d’intervention en relations publiques. Mesurer les résultats d’une intervention ne suffit plus. Il faut aller au-delà de son effet sur nos publics : l’introspection des étapes de préparation et de mise en œuvre est également essentielle. Réaliser efficacement une évaluation contribuera à un meilleur positionnement lors d’une prochaine campagne.
guylitalien
/ 25 septembre 2013L’évaluation, votre commentaire cadre bien le sujet du prochain cours. Trop souvent l’évaluation est considérée par nos clients voire nos collègues comme uniquement la mesure des effets d’un plan d’intervention. En réalité, le fait de mesurer en continu les objectifs de production pendant le déroulement de ce même plan permettra d’ajuster les tactiques et par conséquent de gérer l’efficience du plan. Pour cela, il faut rédiger nos objectifs de façon SMART ( Stratégique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel).
Stéphanie Dessureault
/ 24 septembre 2013L’identification des publics cibles est une variable essentielle d’une stratégie de relation publique. Les publics peuvent être de plusieurs types; employés, consommateurs, investisseurs, dirigeants, influenceurs. L’exercice d’identification des différentes parties prenantes est parfois bâclé, réduisant ainsi toute chance d’atteindre les objectifs fixés et de concrétiser les tactiques proposées.
Un exercice de relations publiques, lorsque réussi, permet de changer des connaissances, des habitudes et des comportements. Pour y arriver, l’organisation doit segmenter ses publics et acquérir le plus de connaissance possible sur ses parties prenantes (notamment sur ses perceptions) permet de déterminer les éléments à communiquer (et les moyens de le faire) afin de mettre en œuvre la stratégie.
Lors de l’élection de Barack Obama en 2008, nombreux ont acclamé son utilisation des médias sociaux, faisant du nouvel élu un président 2.0. Ce qui est le plus percutant, c’est l’importance que son équipe a accordée à la segmentation. Un milliard de messages électroniques ont été envoyés pendant la campagne et 13 millions d’adresses électroniques ont été amassées par l’équipe d’Obama (Yes we did, Rahaf Harfoush, 2009). Les segmentations utilisées prenaient compte de l’emplacement des individus, de leurs sujets d’intérêt ainsi que de leur historique de financement. Au final, ils ont réussi non seulement à partager les messages clés d’Obama, mais également à se créer des réseaux de contacts dans chaque état où les individus jouaient un rôle d’ambassadeur dans leur communauté.
Stéphanie Lafrance
/ 24 septembre 2013Bien évidemment, lorsqu’il s’agit d’élaborer un plan d’intervention en relations publiques, il faut impérativement envisager le tout et les parties : chaque variable doit être pensée et organisée indépendamment des autres, mais elles doivent, entre elles, être interdépendantes et former un tout.
Ceci étant dit, une des variables de planification qui est essentielle et qu’il faut prioriser lors de l’élaboration d’un plan d’intervention en relations publiques est celle de l’axe de communication par rapport aux forces et aux faiblesses d’une organisation.
Puisque l’axe de communication « est le fil conducteur, le point central, l’idée directrice et fédératrice qui permet de rattacher l’ensemble des idées dans un plan de communication » et que « c’est autour de lui que les stratégies, les messages, les supports médiatiques, les activités et les outils de communication doivent être construits », il est essentiel pour toutes les organisations d’être en mesure de reconnaître ses forces (qui sommes-nous, qu’est-ce qui fait notre originalité et notre unicité, quel marché maîtrisons-nous et servons-nous efficacement, etc.) et ses faiblesses.
Ainsi, lorsque l’organisation devra réagir à une problématique de communication en donnant une réponse directe, elle pourra le faire de manière juste et intègre en misant sur ses forces qui seront préalablement et parfaitement établies. En effet, puisque l’axe de communication est une promesse, une organisation ne pourrait l’envisager et la penser selon ses faiblesses : elle y risquerait sa réputation et sa notoriété.
guylitalien
/ 25 septembre 2013Merci Stéphaine de préciser ce qu’est l’axe de communication. Nos clients ont beaucoup de difficultés à saisir ce que les professionnels de communication veulent dire par cela. Bien cadré et une excellente balise pour la planification. Merci.
carolinepfournier
/ 25 septembre 2013Dans le cadre de mon travail, je me retrouve souvent confrontée au même enjeu : l’abondance des messages, selon les points de contacts et les demandes de mes clients internes. Ainsi, pour moi la variable de planification à prioriser pour l’élaboration d’un plan d’intervention en relations publiques est l’identification de la hiérarchie des messages. Je ne dis pas que la hiérarchie des messages doit nécessairement être déterminée de manière prioritaire en début de projet, mais qu’au cours de l’élaboration de la stratégie, elle aura un rôle crucial à jouer et elle devra être clairement établie au sein même du plan stratégique et non en cours de déploiement des moyens.
Pour déterminer la hiérarchie des messages il faut d’abord identifier le positionnement et donc l’axe de communication. Les messages découleront tous de cet axe. Si ce n’est pas le cas, ils ne devraient même pas faire partie de notre hiérarchie. Donc il fait toujours s’assurer du lien entre nos messages et le positionnement que nous souhaitons exprimer. Une fois cette vérification complétée nous nous retrouvons avec divers messages qui répondent à différents objectifs communicationnels et d’affaire. C’est ici que les publics et les points de contacts entrent en jeu. Selon notre cible, le message principal ne sera pas le même. Pour chaque public et point de contact donc, j’inclus dans ma stratégie une hiérarchie de message : message primaire, secondaire et tertiaire. On peut également utiliser le modèle 3’/33’/333’ selon le temps dont nous disposons avec le public : si j’ai 3 secondes, je lui dis quoi? Et si j’en ai 33 ou 333? Ainsi, la hiérarchie des messages nous permet de cibler notre public et de nous assurer de la pertinence des messages selon notre axe de communication.
guylitalien
/ 25 septembre 2013S’il y a une chose que nos clients accordent une grande importante, c’est bien le message. J’aime bien cette perspective de trois niveaux mais attention, il sera bien important de s’assurer de la bonne hiérarchisation et de faire les bons liens les publics visés. Cette approche peut cependant avoir un impact fort important sur les moyens de production donc le budget.
mbeaubien60
/ 25 septembre 2013Planification et suivi : les enfants pauvres?
« Project management is routinely used in construction, architecture, and computer sofware development. Many, but not all, public relations actions qualify as projects. » (Coombs, W. E.T. Holladay (2010) PR Strategy and Application Managing Influence, p. 69).
Les plans de communication ou de relations publiques sont trop souvent les enfants pauvres d’une bonne planification et du déploiement d’outils de gestion et de suivi. Ce secteur d’activité est considéré comme plus « flou » moins tangible, d’une part. D’autre part, la manière d’aborder les projets de relations publiques est bien souvent distincte d’autres types de dossiers d’autant plus que les étapes essentielles menant à l’élaboration d’un véritable plan sont parfois escamotées. Nous référons ici à l’analyse approfondie du contexte, à l’identification d’objectifs mesurables, à l’élaboration de stratégies adaptées et, finalement, à la mise en œuvre de tactiques précises, le tout assorti de mesures d’évaluation.
Pour les praticiens rigoureux en relations publiques, la planification et la gestion des projets sont des incontournables. Ceux-ci assurent l’atteinte des objectifs, en respect du budget et du calendrier, tout en garantissant un haut niveau de qualité. D’ailleurs, Coombs et W. E.T. Holladay abordent cet aspect dans leur livre PR Strategy and Application Managing Influence (2010), au chapitre 4.
Dans la planification et le suivi d’un projet de relations publiques, rien ne doit être laissé au hasard. Ainsi, dans un plan de travail détaillé où l’on retrouve les activités, les ressources, l’échéancier, le budget, etc., des mesures d’évaluation venant attester du progrès vers les objectifs à atteindre, doivent être intercalées. Dans le domaine des communications ou des relations publiques, le dire est une chose, le faire en est une autre. Et, quel que soit le dossier, le choix des modes d’évaluation doit être judicieusement effectué, car les options sont multiples au niveau des méthodes et du momentum.
Un exemple : l’évaluation de l’acceptabilité sociale
À l’instar de tous les dossiers de relations publiques, la mesure et le suivi serrés de l’acceptabilité sociale d’un projet sont prioritaires pour avancer vers l’objectif tracé. Une étude menée par la Communauté métropolitaine de Montréal intitulée Étude sur les facteurs d’acceptabilité sociale des équipements de traitement des matières résiduelles, rapport final (novembre 2010), trace la voie à l’élaboration d’un outil d’évaluation basé sur des facteurs d’acceptabilité sociale identifiés à partir d’une recherche exhaustive de cas concrets sur le terrain. Déjà, en effectuant une pondération des facteurs définis, il est possible d’évaluer un projet dès ses débuts et d’en suivre son cheminement au plan de l’acceptabilité sociale.
Toujours dans le domaine de l’évaluation de l’acceptabilité sociale, trois principales difficultés se dressent : 1- Le choix des indicateurs et la disponibilité des moyens de mesure 2- Le traitement et l’analyse des résultats 3- Les gestes à poser en fonction des résultats. Prenons d’abord le choix des moyens de mesure. Dans le cas d’un dossier où l’acceptabilité sociale d’un projet est en jeu, les mesures d’évaluation seront plutôt de nature qualitative que quantitative (comptes rendus de soirées d’information consultatives-dialogiques – communication bidirectionnelle symétrique -, groupes de discussion – focus groups -, tonalité de revues de presse, etc.). Cet état de fait, nous amène à la deuxième difficulté, soit l’analyse des résultats en fonction du mode de collecte des informations. Par exemple, comment classer les résultats et les analyser pour obtenir une lecture claire et précise du niveau de l’acceptabilité sociale du projet? En ce qui a trait à la troisième difficulté, comment agir en fonction des résultats obtenus?
Intervenir quand l’opinion publique est en jeu, n’est pas chose facile. Les mouvements d’opinion sont fragiles, instables, parfois non prévisibles, pouvant provoquer des crises de différents types. En communication sociétale, lorsque les mesures indiquent une oscillation des attitudes qui ne vont pas dans le sens de l’objectif, il faut faire preuve de prudence envers les gestes stratégiques à poser, car les valses-hésitations de l’opinion sont normales. Qui plus est, un dossier à fort enjeux sociaux ne progresse pas à un rythme toujours égal. L’impression de stagner ou de reculer est souvent perçue. Changer l’angle stratégique n’est pas nécessairement requis. La patience est souvent la meilleure des sagesses « Tout vient à point à qui sait attendre ». « … l’environnement sociopolitique d’un projet évolue continuellement et l’équipe doit pouvoir réagir et s’adapter au contexte changeant, particulièrement au rythme du cheminement de la communauté. La crédibilité et la relation de confiance que l’organisation construira sont des éléments centraux de ce cheminement. », Audet Lucie, Godin Jean, Tremblay Mariette (2013) Implanter un projet, 7 règles pour réussir, livre en voie d’édition.
Des pages et des pages pourraient être écrites sur la mesure de l’acceptabilité sociale dans le cadre d’un plan de communication. Toutefois, quel que soit le dossier de relations publiques mis de l’avant, l’évaluation de l’avancement du projet et des résultats obtenus est primordiale. Celle-ci doit être basée sur une situation de départ, delà l’importance de faire une lecture fine et documentée de l’état des lieux. Le choix des indicateurs et des moyens d’évaluation est clé et plus ou moins complexes selon le type de dossier tel que décrit précédemment. Dans le cas de dossiers sociétaux, la mesure qualitative prime et n’est pas toujours facile à manier en vue de fournir des indications claires permettant d’ajuster ou non le tir stratégique et tactique.
En terminant, un plan de relations publiques est un tout imbriqué du début à la fin. Chaque étape est séquentielle et mérite toute la rigueur qu’elle requiert. Les outils de gestion et de suivi sont primordiaux et prioritaires chacun à leur façon. Sans ceux-ci, l’efficacité et la viabilité d’un plan d’intervention sont loin d’être garanties.
guylitalien
/ 25 septembre 2013Votre commentaire cible fort habillement des enjeux à la fois de gestion et de communication. Escamoter les étapes de planification pousse l’organisation dans un mode davantage réactif que proactif et c’est dommage si cette pratique devient la norme dans une organisation. Dans ce cas, il devient quasiment impossible de prévoir les momentums importants pour l’organisation avec ses publics. Le suivi des actions de communication, même phénomène. Je suis très content que vous approchiez le sujet de notre discussion dans le cadre de l’évaluation de l’acceptabilité sociale puisque de plus en plus les organisations comme les parties prenantes se rejoignent de plus en plus dans cette sphère de discussion obligée. Je suis convaincu que nous aurons de bonnes discussions avec Guy Versailles à ce sujet lors de son passage à notre cours plus tard dans la session.
Mulingatao
/ 3 février 2015selon moi,une strategie des relations publiques est une phase de reflexion,d’etudes et mises en oeuvres de la decision qui sera prise apres analyse dans le but de creer une image favorable aupres du public.
guylitalien
/ 3 février 2015Merci de votre commentaire et bonne observation dans une perspective de relations publiques marketing. Il faut aussi considérer la perspective de la gestion d’enjeux dont parfois la perspective est négative ou encore en situation de crise auquel cas, le but se détermine par une prise de responsabilité citoyenne en s’assurant d’interagir en fonction des attentes de ses parties prenantes et de sa capacité d’intervention dans le cadre régissant la mission de l’organisation. Bonne soirée et merci encore de votre commentaire.
Riad
/ 6 janvier 2016Bonsoir,
je cherche une formation dans les RP & Event sur Paris.
En alternance car je travail à plein temps.
merci.
Riad
Freddy
/ 15 novembre 2017Oh je suis en afrique j’allais t’aider. Pour sa stratégie des élements suivants sont à observer: cible,objectif,message,médias ou canaux de diffusion,budget,mix promotionnel(pour les entreprises commerciales),coordination des activités et évaluation.
Freddy
/ 15 novembre 2017Nous pensons que les relations publiques sont une partie pratique de la communication et sa stratégie ne doit dependre que de celle de la communication globale